DES STATUES VIVANTES ET COLOREES : POURQUOI LES GRECS PEIGNAIENT-ILS LEURS SCULPTURES ?

LUNDI 24 MARS 2014

« DES STATUES VIVANTES ET COLOREES : POURQUOI LES GRECS PEIGNAIENT-ILS LEURS SCULPTURES ? »
Madame Adeline GRAND CLEMENT – Maître de Conférences en Histoire grecque à l’Université de Toulouse 2-Le Mirail – Directrice adjointe de l’équipe PH-ERASME (Patrimoine Littérature Histoire, Equipe de Recherche sur la Réception de l’Antiquité : Sources, Mémoire, Enjeux) – Chercheur associé au laboratoire ANHIMA (Anthropologie des Mondes Anciens, Paris)

Les musées européens sont peuplés de statues antiques dont la blancheur marmoréenne suscite l’admiration des visiteurs. On sait que les savants des XVIIIe et XIXe siècles appréciaient eux aussi une telle sobriété chromatique, permettant selon eux de mettre en valeur la pureté des formes sculptées. Pourtant, les découvertes archéologiques ont depuis longtemps montré le rôle joué par les effets chromatiques sur les oeuvres antiques, autrefois peintes ou animées par l’ajout de différentes matières colorées. Les progrès récents de nos connaissances dans ce domaine invitent ainsi à modifier notre regard sur l’art grec et ses canons esthétiques ; ils permettent également de réfléchir à la fonction des statues dans les sociétés antiques et au rôle dévolu aux couleurs, qui permettent d’en faire des objets animés et dotés d’un pouvoir parfois redoutable.